La chasse à l’homme : autour d’un exercice du pouvoir contemporain
Visible aujourd’hui dans le traitement réservé à ceux qui sont considérés comme des étrangers indésirables – migrants, transmigrants, réfugiés, etc. -, une logique de chasse à l’homme est aujourd’hui actualisée par la société de marché néolibérale…
Faire de tout-le-monde un devenir. Autour des gilets jaunes et de ce qu’ils proposent
Si le mouvement des gilets jaunes a démarré de manière très impulsive sur un point très précis – l’augmentation du prix du diesel – il a très vite évolué, tout en restant difficile à appréhender pour qui se borne à tenter de le faire à l’aune de nos classifications habituelles…
Les droits collectifs entre État national-social et mouvements sociaux
Afin de ressaisir la dimension collective de l’institution du droit social, cette analyse critique l’idée selon laquelle le droit social serait simplement octroyé par l’État à des individus en fonction de leur statut afin de contrer la tendance de l’économie de marché à dénouer tout lien social…
Des sans-abris aux intellectuels de gauche : une résistance des mobilisés aux mobilisateurs ?
Si l’ensemble des populations faisant office de « populations cible » des luttes et mobilisations de gauche s’est progressivement élargi (aux chômeurs, aux « transmigrants », etc.), les SDF semblent à la fois réduits à leur passivité et à l’impossibilité de leur mobilisation politique…
Services d’intérêt général et numérique : une rencontre/conciliation qui ne va pas de soi
Les technologies numériques investissent toutes les strates de notre réalité quotidienne. Cette digitalisation est supposée faciliter l’accès de tous les citoyens à leurs droits fondamentaux. Il n’est pourtant pas évident que ce mouvement soit vraiment interrogé dans ses présupposés…
Les classes populaires et le champ politique. Vers une nouvelle pratique de la politique ?
Cette analyse étudie le discours politico-médiatique actuel sur le « populisme » comme une manière pour des intellectuels en manque de repères de faire du mépris de classe le principe d’une réorientation professionnelle par laquelle ils se transforment en experts des limitations à imposer à la démocratie pour la dépeupler…
S’émanciper par la culture ? De la sociologie à l’éducation permanente
Cette analyse aborde la question de l’expression de la culture populaire en critiquant l’ethnocentrisme de classe, c’est-à-dire la tendance de la part des classes dominantes à considérer toute forme d’expression propre aux milieux populaires comme une forme d’inculture ou comme une forme rudimentaire…
« Éthique au futur » et pilotage du développement technoscientifique
Face aux catastrophes sanitaires, aux crises écologiques, aux peurs et craintes suscitées par le développement technologique, un nouveau mot d’ordre éthique est énoncé. Face à ce développement, la conscience éthique doit se tourner résolument vers le futur…
De quels problèmes l’obsolescence programmée est-elle le nom ?
La problématique de l’obsolescence programmée est aujourd’hui au centre de nombreuses mobilisations militantes et citoyennes. Il n’est pourtant pas évident de repérer dans cet ensemble comment cette pratique joue un rôle clé dans le fonctionnement des sociétés capitalistes contemporaines…
De la convergence des luttes à la lutte des convergences. Réflexions sur l’intersectionnalité et l’autonomie des luttes
Cette analyse propose d’interroger le problème de la convergence des luttes émancipatrices (luttes sociales, féministes, antiracistes, etc.) à la lumière des concepts d’intersectionnalité et de consubstantialité des dominations…
Éducation et décolonisation de la pensée
Cette analyse relève les impasses des luttes contre le racisme qui se basent exclusivement sur l’éducation et qui réduisent ainsi le racisme à un effet de la bêtise ou de l’ignorance. Le racisme y sera plutôt compris comme le résultat d’une structure socio-historique…
Pour une contre-convergence des luttes face au fémonationalisme
Cette analyse vise à interroger l’idéal de la convergence qui s’impose aujourd’hui aux luttes pour l’émancipation. Nous soutiendrons que, loin de se plier immédiatement à l’injonction à la convergence, il faudrait d’abord se rendre attentifs à la manière dont se constituent des convergences qui reproduisent des formes de domination…
Objectivement pauvre, subjectivement précaire ou structurellement inégalitaire ? Quel concept se faire de la pauvreté ?
La pauvreté a tendance à être réduite à l’objectivité des catégories supposées la désigner et conditionner sa reconnaissance. C’est pourtant un concept complexe, qui – c’est la thèse de cette analyse – doit toujours être ressaisi à l’intersection de trois dimensions essentielles…
La résistance à l’industrie textile : un éclairage matérialiste de paroles de citoyennes
La nature du travail émancipatoire en éducation permanente peut prendre des formes extrêmement variables. En particulier, il est intéressant d’interroger comment se construit, à travers la rencontre entre une association, un public et une problématique sociale et citoyenne, un savoir pratique et critique…
Religion et laïcité en éducation permanente
Dans l’hors-champs du théâtre des multiples polémiques qui divisent tant la société civile que l’État politique, la question des rapports entre laïcité et religiosité polarise radicalement l’espace de la citoyenneté et du débat public…
Qu’est-ce que le digital labour ? Exploitations et aliénations en société numérique
Depuis les micro-tâches de Mechanical Turk jusqu’à la monétisation des vidéos sur Youtube, en passant par le marché du Big Data, un nouveau type de travail précaire semble être né des évolutions numériques et du « web collaboratif ». Différents courants d’analyses tendent à en montrer les logiques et les enjeux…
Penser la dialectique du ressentiment dans nos engagements – Autour du risque conservateur et réactif de l’activisme militant
Militer contre les différentes formes de domination est une dimension fondamentale des engagements politiques et associatifs. Or, dans les discours qui accompagnent ces militances, la dialectique binaire entre dominé·e·s et dominant·e·s est susceptible dans la pratique de générer des effets très pervers…
Ludification et solutionnisme : comment faire la part des choses quand le monde devient un jeu ?
Ce qui va suivre est une analyse de la ludification et des problèmes qu’elle peut engendrer mais aussi une exploration sur la possibilité de l’utiliser comme outil pour l’éducation permanente. Nous allons analyser pourquoi ce processus est efficace et pourquoi il est problématique. En mélangeant le jeu et la réalité, la ludification parvient à avoir un effet sur le réel. Cependant, cet effet n’est…
Vivre avec l’international : un double standard culturel – Une critique de la raison cosmopolite
Entre valeur obligée de l’occident contemporain, position sociale à géométrie variable et perspective politique, le cosmopolitisme présente aujourd’hui une ambivalence conceptuelle importante. Or, cette capacité d’habiter le monde entier, cette compétence internationale, est depuis longtemps un privilège des classes bourgeoises et un étendard du…
L’identification numérique : un enjeu éthique – Calcul, contrôle et exploitation de l’individu connecté
« Nos identités n’ont pas de corps, c’est pourquoi, contrairement à ce qui se passe chez vous, il ne peut pas, chez nous, y avoir d’ordre accompagné de contrainte physique » disait Barlow en 1996 dans sa « déclaration d’indépendance du cyberespace ». Depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, les identités sur internet, voire dans la société numérique…
La face cachée de la culture écrite : sous l’écrit, le scriptural
Associer automatiquement l’écriture (l’acte technique, le passage par l’écrit) à la mise en place d’un processus intellectuel particulier (la pratique réflexive, analytique et abstraite) est monnaie courante en éducation permanente comme ailleurs. Cette équation est-elle fondée ou caricaturale ? Sur quels savoirs et quelles représentations repose-t-elle ?
Qui est charlie ? – Du domaine de la liberté d’expression et de ses limites
Dans ce texte court mais incisif, Anne Löwenthal envisage la problématique de la liberté d’expression à partir de ses nombreuses mises en question contemporaines, en particulier celles qui découlent du développement des réseaux sociaux connectés, et des récents et dramatiques événements qui ont marqué, sous le motif du terrorisme, l’histoire de la presse. Sans les étouffer, mais sans en être le spectateur complaisant, les propos haineux doivent faire l’objet d’une démarche active. L’auteure propose, justement, de penser le travail de modération non pas comme une censure, mais comme un travail culturel d’éducation permanente.
D’Hitler à Mère Teresa, il n’y a qu’un pas (dans les débats) : les figures stéréotypées dans une société en panne d’idéologie collective
Comparer son adversaire avec Hitler constitue une véritable arme (fatale) dans le débat d’idées contemporain, quel que soit le sujet traité. Si cette habitude rhétorique est humaine et à certains égards « rassurante », elle révèle, selon l’hypothèse de François de Smet, une véritable panne d’idéologie collective. Dans ce cadre, nous proposons de mener une réflexion sur la façon dont ce vide idéologique parasite le débat d’idées et sur les missions qui incombent à l’éducation permanente face à cette problématique sociétale.
Prison et confiscation de l’espace-temps personnel : le détenu, un objet d’emprise ?
Analyse 2017 – Les violences, les traitements dégradants, les suivis médicaux déficients, les risques sanitaires et les problèmes de trafic sont loin d’être sortis de prison. Ceci peut laisser penser que la question du quotidien carcéral et de ses effets sur les détenus n’est pas urgente. Or, ce quotidien rompt brutalement avec les besoins et caractéristiques fondamentaux de l’humain, notamment en ce qu’il empêche toute appropriation subjective de l’espace-temps. C’est pourquoi, dans cette analyse, nous proposons de mener une réflexion sur les conséquences de cette confiscation de l’espace-temps personnel, en nous basant sur les témoignages de travailleurs sociaux du milieu carcéral.
L’espace publicitaire – de l’hégémonie culturelle de la marchandise – Autour des luttes pour la réappropriation de l’espace public
« L’opinion publique, cette force insaisissable et toute-puissante, de laquelle personne ne peut s’affranchir, est dominée par la Publicité »
Jules Arren – Comment il faut faire de la publicité (1912, Paris)
Quelle capacité a-t-on, comme usager, pour résister à l’appropriation massive de l’espace public par les logiques de promotion et de publicité ? Plus précisément, n’y a-t-il pas une altération fondamentale de notre capacité critique dans cette exploitation privée de notre attention, formant ainsi une relation de domination où la logique de la marchandise est imposée unilatéralement à la société civile ? Cette analyse propose d’analyser cette problématique en montrant comment, à travers la transformation de l’espace public en espace publicitaire, ce qui apparaît comme un simple canal de communication diversifié et démocratique (l’espace public) devient le territoire exploité d’une hégémonie culturelle de la marchandise et de sa consommation. Elle propose en outre d’évaluer de façon critique les initiatives de réappropriation de l’espace public qui luttent contre la publicité et ses effets pervers.