Rémunérer le travail reproductif ?
Comment répondre à la crise de la reproduction sociale, rendue d’autant plus visible par la crise sanitaire du covid-19 ? Quels sont les enjeux d’un salaire au travail gratuit ? Cette étude propose une lecture critique et féministe de deux revendications, l’allocation universelle et le salaire à vie, afin d’en délimiter la pertinence
Une approche féministe du salaire comme puissance subversive
En revendiquant un salaire pour les stagiaires, les étudiant·es québécois·es en grève en 2018 réactualisaient, comme d’autres mouvements sociaux contemporains, une histoire revendicative plus large
Faire revenir le temps payé
Cette analyse propose de reprendre le vieux mot d’ordre ouvrier « Moins de travail, plus d’argent », comme base d’une vision stratégique pour guider les revendications sociales dans les services publics. Elle s’interroge, à cette fin, sur la convergence entre les luttes pour un salaire
Travail domestique, combat syndical
Cet entretien donne un aperçu d’un travail au cœur de la crise de la reproduction sociale : le travail domestique rémunéré. Nous analysons ce dernier à partir du secteur subventionné des titres-services, dans lequel travaillent des aide-ménagères exerçant un emploi subalterne.
Histoire et enjeux du travail des détenus en Belgique
Chaque année, des milliers de détenus travaillent dans les prisons belges pour des salaires largement inférieurs à ceux pratiqués à l’extérieur. La mise au travail des détenus n’est pas récente : elle est historiquement liée à
La fast-fashion : aller au-delà des fétichismes pour agir
Aujourd’hui, environ 130 milliards de pièces de vêtement sont produites chaque année dans le monde. Mais comment ce secteur industriel, régulièrement entaché par des scandales sociaux et environnementaux, continue à exister et même à s’étendre comme il est ?
L’économie du télétravail
Quels sont les processus sociaux et économiques qui sous-tendent le télétravail comme modalité de mise au travail dont l’essor depuis la pandémie de la Covid-19 a été spectaculaire ? Et en quoi peuvent-ils être comparés à ceux façonnant des situations de travail elles-mêmes redéfinies par la digitalisation ?
Ne jetons pas le travail avec l’eau de la critique
Quarante ans de néolibéralisme ont transformé le travail, qui se caractérise aujourd’hui par l’atomisation, la tâcheronisation et la nomadisation des travailleurs. Mais la crise du covid-19 a réveillé la critique du travail, y compris de la part d’une partie des travailleurs. Une critique qui semble rejeter les contraintes collectives du travail,
De l’administration électronique à la privatisation numérique
Le passage d’un accueil au guichet et de démarches administratives sur papier à des services en ligne est un processus qui s’est déployé sur plusieurs années. Nous vivons aujourd’hui la dernière phase de généralisation de ces démarches. Il devient nécessaire alors de prendre en compte ceux qui sont les plus éloignés des pratiques
Quand le digital s’attaque au travail social
Lorsque ce sont les travailleurs des services et des administrations publiques qui passent au télétravail, on assiste à une digitalisation du guichet social aux effets délétères. Alors que les travailleuses et travailleurs sociaux sont forcés de devenir officieusement des sous-traitants des services qui refusent dorénavant de prendre en charge l’accueil et l’accompagnement des usagers
Résistances tactiques en contexte de travail numérique
Cet article vise à souligner l’importance d’analyser des formes tactiques de résistance au travail, plus spécifiquement dans le cas de chauffeurs d’Uber et des influenceuses d’Instagram en tant que cas représentatifs de l’économie des plateformes numériques. Je m’attarderai plus précisément ici à une tactique de résistance collective
BruZelle : précarité menstruelle et associative
« Brisons les tabous. Changeons les règles ! » : voilà le mot d’ordre de BruZelle, une association belge qui œuvre à la lutte contre la précarité menstruelle depuis 2016 notamment en organisant des collectes et des distributions de serviettes menstruelles jetables.
Penser et combattre les dominations structurelles
Cette étude propose une critique des concepts de discrimination et de privilège qui sont souvent mobilisés pour penser les phénomènes d’inégalités et de dominations sociales (racisme, sexisme, inégalités de classes, etc.). En montrant que ces notions et certains de leurs usages au sein des milieux associatifs…
Les limites de l’individualisation des dominations
Cette analyse propose une définition et une critique de l’individualisation des dominations qui a cours dans certains usages militants des notions d’intersectionnalité et de privilèges. Que désigne-t-on par une telle « individualisation des dominations » ? Quelles en sont les limites, tant sur un plan théorique que stratégique ?
Par-delà le couple discrimination-privilège
On reproche souvent aux concepts de discrimination et de privilège de ne se concentrer que sur la dimension « micro » ou individuelle des inégalités, alors qu’ils permettent en réalité de nommer l’existence de rapports sociaux et de rendre visible l’effet des structures dans la vie quotidienne. Pour autant, ils ne suffisent pas pour comprendre la manière dont le pouvoir fabrique des subjectivités, ni comment les individus y résistent.
Née de la lutte
Contrairement à la critique d’autres formes de pouvoir comme le capitalisme ou le patriarcat, la critique du racisme est souvent dépourvue d’une description claire et univoque de l’opération qui définit le racisme en propre. S’opposant à une telle indétermination conceptuelle, cet article s’inspire des philosophes africains-américains contemporains Leonard Harris et Tommy Curry qui définissent le racisme comme fondé sur des opérations d’abrègement de la vie ciblant des populations perçues comme abjectes ou indignes.
Penser la fracture numérique ou la résistance à la numérisation ?
La massification du recours aux technologies informatiques accentue des inégalités sociales déjà bien présentes. La notion de fracture numérique et les politiques d’inclusion ou d’appropriation focalisent l’attention sur des « victimes » que l’on pourrait sauver. Néanmoins, si nous changeons de point de vue, nous pouvons voir ces personnes comme des acteurs et actrices politiques qui remettent en question la numérisation elle-même, et pas seulement la manière dont ils et elles devraient s’y adapter.