Éducation et décolonisation de la pensée

Éducation et décolonisation de la pensée

Cette analyse relève les impasses des luttes contre le racisme qui se basent exclusivement sur l’éducation et qui réduisent ainsi le racisme à un effet de la bêtise ou de l’ignorance. Le racisme y sera plutôt compris comme le résultat d’une structure socio-historique…

Pour une contre-convergence des luttes face au fémonationalisme

Fémonationalisme et contre-convergence des luttes

Cette analyse vise à interroger l’idéal de la convergence qui s’impose aujourd’hui aux luttes pour l’émancipation. Nous soutiendrons que, loin de se plier immédiatement à l’injonction à la convergence, il faudrait d’abord se rendre attentifs à la manière dont se constituent des convergences qui reproduisent des formes de domination…

La face cachée de la culture écrite : sous l’écrit, le scriptural

La culture de l'écrit

Associer automatiquement l’écriture (l’acte technique, le passage par l’écrit) à la mise en place d’un processus intellectuel particulier (la pratique réflexive, analytique et abstraite) est monnaie courante en éducation permanente comme ailleurs. Cette équation est-elle fondée ou caricaturale ? Sur quels savoirs et quelles représentations repose-t-elle ?

Prison et confiscation de l’espace-temps personnel : le détenu, un objet d’emprise ?

Prison, détenus et confiscation de l'espace temps

Analyse 2017 – Les violences, les traitements dégradants, les suivis médicaux déficients, les risques sanitaires et les problèmes de trafic sont loin d’être sortis de prison. Ceci peut laisser penser que la question du quotidien carcéral et de ses effets sur les détenus n’est pas urgente. Or, ce quotidien rompt brutalement avec les besoins et caractéristiques fondamentaux de l’humain, notamment en ce qu’il empêche toute appropriation subjective de l’espace-temps. C’est pourquoi, dans cette analyse, nous proposons de mener une réflexion sur les conséquences de cette confiscation de l’espace-temps personnel, en nous basant sur les témoignages de travailleurs sociaux du milieu carcéral.

L’État social actif et ses pauvres. Réflexions sur la dimension culturelle des politiques d’activation

État social actif et politiques d'activation

Quel lien existe-t-il entre l’État social actif et les franges précarisées des publics populaires, auxquelles s’adressent les opérateurs d’éducation permanente ?
L’État social actif ne fait-il que gérer la pauvreté, comme il le prétend, ou ne contribue-t-il pas aussi à la créer activement et la reproduire ? Et, de manière plus
spécifique, quel est l’impact culturel des politiques dites d’activation sur les publics en question ? En proposant une définition de la pauvreté comme oppression
et en soulignant la dimension nécropolitique des politiques d’activation, la présente étude tente de donner un sens à cette grande expérimentation avec la
vie des populations pauvres et précarisées qu’est l’État social actif.

L’espace publicitaire – de l’hégémonie culturelle de la marchandise – Autour des luttes pour la réappropriation de l’espace public

Espace publicitaire vs espace public

« L’opinion publique, cette force insaisissable et toute-puissante, de laquelle personne ne peut s’affranchir, est dominée par la Publicité »
Jules Arren – Comment il faut faire de la publicité (1912, Paris)

Quelle capacité a-t-on, comme usager, pour résister à l’appropriation massive de l’espace public par les logiques de promotion et de publicité ? Plus précisément, n’y a-t-il pas une altération fondamentale de notre capacité critique dans cette exploitation privée de notre attention, formant ainsi une relation de domination où la logique de la marchandise est imposée unilatéralement à la société civile ? Cette analyse propose d’analyser cette problématique en montrant comment, à travers la transformation de l’espace public en espace publicitaire, ce qui apparaît comme un simple canal de communication diversifié et démocratique (l’espace public) devient le territoire exploité d’une hégémonie culturelle de la marchandise et de sa consommation. Elle propose en outre d’évaluer de façon critique les initiatives de réappropriation de l’espace public qui luttent contre la publicité et ses effets pervers.

Toute mixité est-elle bonne à prendre ?

Mixité et diversité culturelle

Dans le cadre d’une réflexion sur la question de la diversité menée en partenariat avec l’Université Populaire d’Anderlecht s’est, rapidement, posée la question de la mixité entendue comme injonction récurrente des politiques sociales et culturelles encadrant les milieux associatifs. Bien plus, l’idéal de mixité et de diversité multiculturelle se révèle être très mobilisateur pour toute cette « classe d’alternative » que constituent les travailleurs du socio-culturel, les conduisant parfois à méconnaître les présupposés et les inégalités que déguise ce même idéal. Quels sont ces présupposés ? Peut-on les dépasser et conserver quelque chose d’une telle idéologie ? Injonction à la mixité et autonomie sont-elles compatibles ? Tel est l’objet de cette courte réflexion, critique et introductive.

La mémoire collective émancipée : se soustraire à la souveraineté du patrimoine

Mémoire collective et patrimoine

Mémoire collective et patrimoine sont des notions qui sont loin d’être neutres. Elles sont, en effet, le support de problématiques sociétales clivantes. Dans leur tension avec la construction des identités majoritaires et minoritaires, et dans le rôle prépondérant qu’elles prennent dans la transmission des balises historiques significatives, elles doivent être saisies dans leur impact sociétal. Quel lien ont-elles avec la gentrification des quartiers populaires ? Avec l’histoire coloniale ou avec l’histoire de l’immigration ? Cette analyse propose, à ce titre, d’analyser la construction de la mémoire collective et du patrimoine comme celle de la possibilité d’une culture commune et collective.

Le travail, langue d’Ésope de l’économie ?

Travail et économie

Dans un contexte où de plus en plus de débats et de spéculations autour du travail et du rôle qu’il joue au sein de l’économie voient le jour, Paul Löwenthal tente une déconstruction des discours et mécanismes simplistes qui sont évoqués à ce sujet, notamment par nos dirigeants politiques, et nous invite à considérer le travail dans toute sa complexité, c’est-à-dire dans la duplicité de son exploitation historique : comme aliénation fondamentale des forces et capacités humaines d’une part, et comme condition sine qua non pour assurer la survie et la reproduction des systèmes humains d’autre part.
En d’autres termes, il s’agit de comprendre la double nature du travail : comme coût et comme ressource de l’économie. Suivant l’orientation choisie, les outils critiques qui envisagent cette matrice sociétale peuvent faire émerger des enjeux très différents : comment penser alors les orientations fondamentales de l’économie capitaliste contemporaine à partir de cette double nature du travail ?

L’activation des chômeurs, une injonction paradoxale ?

Activation des chômeurs

Depuis les Trente Glorieuses de l’après-guerre et l’État Providence aux crises des années 80 et l’État social actif, plusieurs glissements de sens se sont opérés. Qu’entend-on désormais par « emploi » ? Pourquoi les chômeurs sont-ils passés du statut de « personnes à protéger » à celui de « coupables » ? La responsabilité a-t-elle changé de main ou est-ce autre chose qui se joue ? Qui faut-il activer ?…

La post-vérité : un dispositif de stigmatisation des classes populaires ?

La post-vérité et les classes populaires

Sommes-nous réellement entrés, comme il est souvent suggéré dans les médias mainstream ces dernières années, dans l’ère de la post-vérité, une époque où les politiques populistes profiteraient de l’irrationalité des masses en diffusant des informations infondées nourrissant l’exaspération des citoyens, au lieu d’aiguiser leur…

Défense des droits culturels et lutte contre les discriminations : quels enjeux pour les politiques culturelles ?

Etude 2016 – Les droits culturels sont-ils un outil efficace pour défendre la diversité culturelle ou au contraire sont-ils potentiellement opposés à l’idée de la citoyenneté ? Nous avons tenté de comprendre en quoi les droits humains et en particulier les droits culturels pouvaient orienter le travail du monde associatif tout en intégrant la dimension « capacitatrice » de la mission de l’éducation permanente. Cette étude va tenter de définir les contours de la notion de culture comprise comme enjeu d’une politique culturelle pour ensuite dresser une courte généalogie de l’origine de ces droits culturels afin de les relier à la question de la protection contre la discrimination. Ce parcours nous permettra de comprendre à quelles conditions une politique culturelle peut réellement inclure les groupes minoritaires et les populations discriminées et leur permettre une réelle participation à la vie culturelle.