Femmes et précarités – Une semaine pour et avec BruZelle

Le 25 novembre, c’est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. À cette occasion, La Boîte ARC’oudre , atelier de couture et de citoyenneté, organise une semaine d’activités autour de la question et d’une association amie : BruZelle.

La violence à l’égard des femmes s’exerce de bien des manières. La précarité dans laquelle notre société plonge de nombreuses personnes touche particulièrement les femmes, puisqu’elles sont plus souvent reléguées à des emplois à temps partiel (en partie à cause de la charge du foyer), à des contrats de courte durée, et/ou mal rémunérés (travaux d’entretien, d’aide aux personnes…) L’écart salarial entre les femmes et les hommes est en Belgique de 6%. En outre, 80% des familles monoparentales sont constituées de femmes seules avec leurs enfants.

La crise Covid n’a bien entendu arrangé les choses pour personne, mais les femmes sont ici aussi plus durement impactées, étant donné l’écart salarial et la précarité des contrats. Avec le confinement, les charges (chauffage, électricité) du foyer ont augmenté.

Cette violence est multiforme : il s’agit de se nourrir, de se loger, de mettre ses enfants à l’abri et parfois, il s’agit de choisir entre les trois.

À la rue ou presque

En 2020, on dénombrait au moins 5300 personnes sans-abri à Bruxelles, contre 4187 deux ans auparavant. En Wallonie, on ne dispose pas de comptage, mais les associations constatent une augmentation également.

Parmi ces personnes, il y a des hommes, des femmes et des enfants (près de 1000 !) Les parcours qui mènent à la perte d’un chez-soi sont multiples. Pour les femmes, l’une des premières causes est la violence, notamment conjugale, mais aussi durant la petite enfance, sexuelle, psychologique, économique… Et pour ne pas vivre à la rue où, là aussi, elles sont particulièrement exposées à de multiples violences, certaines décident de continuer à subir les coups de leur conjoint. D’autres se débrouillent, une nuit chez un ami, une autre dans un abri. Quant à celles qui n’ont pas d’abri, il s’agit de s’invisibiliser, de cacher cette féminité qui les expose aux violences sexistes.

On le sait et pourtant on ne le répétera jamais assez : cette situation n’a rien d’une fatalité. Le secteur du « sans-abrisme », qui gère l’urgence avec des moyens dérisoires, ne se lasse pas de le rappeler : il faut prévenir et il faut reloger. Il faut se donner les moyens de le faire et les chiffres montrent chaque jour que nourrir dans l’urgence, loger dans l’urgence et soigner dans l’urgence ne règlera pas le problème s’il n’y a, en amont, des garde-fous pour empêcher les gens de tout perdre et, en aval, des logements pour les sortir de la rue. Pire : le problème s’aggrave.

Un petit pas pour les femmes…

Parmi les associations de première ligne qui travaillent dans l’urgence, il en est une qui peut paraître dérisoire au regard de l’ampleur de ce qui précède et qui pourtant, à travers son action, contribue largement à la sensibilisation du grand public et des pouvoirs publics à précarité des femmes : BruZelle.

BruZelle est née il y a quelques années autour d’un phénomène qui pourtant touche les femmes depuis la nuit des temps : les règles. Et plus précisément les règles quand on vit à la rue. Il fallait y penser, personne ne l’avait fait (les règles, c’est tabou !) : quand on vit à la rue, on doit aussi pouvoir gérer ses menstruations chaque mois. Et ça coûte cher. Très cher. Et c’est quasi impossible quand on ne dispose pas de sanitaires et que, même pour se laver les mains, il faut payer 50 cents. Alors on se débrouille comme on peut, avec du papier journal, du papier wc les bons jours, derrière une voiture ou un buisson.
On en est là, à l’heure des cups et des culottes menstruelles lavables. Et ça, pour Bruzelle, c’est inacceptable. Alors l’association se démène (au départ sans aucun moyen !) avec des bénévoles, hommes et femmes, pour récolter des serviettes hygiéniques emballées individuellement, coudre des trousses pour les y placer, distribuer les trousses à la rue. Puis dans des occupations, des squats, des prisons, des CPAS, des écoles…

Parallèlement, elle mène une action de sensibilisation, elle lutte pour que les règles ne soient plus tellement honteuses qu’elles sont encore bleues dans les publicités, elle réclame la gratuité des dispositifs menstruels et elle fait désormais partie intégrante du secteur de première ligne qui lutte au quotidien contre la précarité.

Au programme

#CHALLENGEBRUZELLE

du 19 au 26 novembre
rendez-vous sur Facebook !

On va coudre un maximum de trousses pour BruZelle, association qui lutte contre la précarité menstruelle notamment en récoltant et redistribuant des serviettes aux personnes précarisées.
Vous avez de quoi coudre ? Participez et rejoignez le réseau !
Challenge

Journée détente, soins et expression

le 24 novembre chez Doucheflux
rue des Vétérinaires 84 à 1070 Bruxelles

L'espace d'une journée qui leur est entièrement réservée, nous proposons aux femmes précarisées (à la rue ou non) un havre de paix, de bien-être dans lequel elles pourront profiter de divers soins, s'exprimer et faire la fête.
Détente - soins - expression

Concert de clôture avec le groupe
Frau Blücher and the drünken horses

le 26 novembre à 19h30
rue de l’Association 20 à 1000 Bruxelles

On termine cette semaine bien chargée par un concert de Frau Blücher and the drünken horses qui se produira dans les locaux de l'ARC.

Ambiance assurée !

Concert

Inscription

ATTENTION : le nombre de places est limité pour chacun de ces événements et il faut absolument s’y inscrire sur

arcoudre@arc-culture.be