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Chaque mois, nous vous proposons un regard sur nos actions engagées, politiques et culturelles. À travers nos projets, ateliers, publications et événements, ARC vous invite à réfléchir, débattre et agir ensemble pour une société plus juste, solidaire et démocratique.
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Le 17 octobre est la journée mondiale de lutte contre la pauvreté. Chaque année, nous y participons, à l’invitation du Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté. Chaque année, le constat y est amer, puisque la pauvreté ne cesse d’augmenter dans nos pays pourtant riches. Chaque année, nous rappelons que la pauvreté n’est pas une fatalité mais qu’elle est corrélée à des choix politiques, aux inégalités économiques, aux formes de dominations et d’exploitations dont une partie de la population est victime. Plus de 2 millions de Belges sont aujourd’hui en risque de pauvreté et 6,2% de la population est confrontée à une privation matérielle et sociale sévère, c’est-à-dire qu’elle ne peut assumer certaines dépenses courantes (paiement de factures, remplacement de meubles usés, sorties régulières, etc.) jugées nécessaires pour mener un niveau de vie acceptable.
Cette année 2025 s’avère plus inquiétante que les précédentes. Gouvernés par des partis qui s’enorgueillissent de faire la chasse au chômeur, nous nous préparons à une catastrophe sociale d’une ampleur inédite. Non contents de s’en prendre aux plus fragiles, nos dirigeants s’attaquent également à l’associatif qui parvient pourtant peu ou prou, avec des moyens limités, à mobiliser les publics précarisés dans la défense de leurs droits.
Ce calcul cynique, sans légitimité démocratique ou budgétaire, purement idéologique et dont les impacts pèseront très lourdement y compris économiquement sur notre société entière, est inacceptable. Il nous renforce encore dans notre volonté de nous battre pour une société plus juste, pour la défense des droits culturels dans leur globalité dans notre travail quotidien. Aussi serons-nous mobilisés le 17 octobre à Namur, le 14 octobre à Bruxelles, où nous manifesterons notre soutien à la mobilisation générale, et le 14 novembre prochain, dans le cadre du colloque intitulé En finir avec la complaisance des associations envers l’ordre bourgeois, raciste et patriarcal ? Car dans une société à la dérive, notre crainte de déplaire aux pouvoirs (subsidiants) est probablement notre première ennemie à combattre.
Collecter et offrir, pour un monde plus juste et plus respirable
Le Réseau des Donneries Nomades, lancé à La Louvière et à Bruxelles dès 2020, se déploie également dans nos antennes de Namur et de Verviers et on ne peut que s’en réjouir. Parce que ce projet est utile au quotidien à celles et ceux qui n’ont plus les ressources nécessaires pour se fournir en vêtements, y compris d’occasion, mais aussi parce qu’il participe au combat contre la surproduction textile et ses ravages humains et environnementaux. Ce projet initié par l’ARC est réalisé en collaboration avec une multitude de partenaires.
L’industrie textile figure dans le top 4 des industries les plus polluantes de notre planète. Elle est aussi championne en matière d’exploitation de main d’œuvre. La majorité des marques sous-traitent la confection de leurs vêtements dans des pays à faible revenu dans lesquels les ouvrier·ère·s sont soumis·e·s à des conditions de travail dangereuses, pour des salaires de misère. Depuis le 1e janvier 2025, une nouvelle directive européenne impose la “collecte sélective des textiles”. Concrètement, il n’est plus autorisé de jeter ses vieux vêtements, chiffons ou encore linges de maison dans le sac des déchets résiduels. Dorénavant, quasiment tous les textiles devront être déposés dans les bulles à vêtements des acteurs de l’économie sociale. Cette bonne nouvelle en matière de circularité s’avère être un véritable défi pour tous les acteurs du secteur du tri et de la collecte. Sans une Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), les acteurs de l’économie sociale devront supporter seuls des coûts importants (gestion du tri, traitement des déchets …). Sans une Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), les acteurs de l’économie sociale devront supporter seuls des coûts importants (gestion du tri, traitement des déchets, …), ce qui, annoncent-ils, leur sera impossible ( cf. l’article Les Petits Riens et Terre en danger à cause de la collecte de textiles).
La sensibilisation aux enjeux liés à cette industrie et la filière textile sont au cœur de nos donneries, des espaces qui permettent à tout un chacun de s’informer et de s’engager avec nous de manière individuelle ou collective contre les ravages de cette industrie, mais aussi sur l’ambivalence et l’impact du don dans le secteur. Ainsi, faire le choix de s’habiller dans une donnerie permet de se fournir gratuitement (principalement) en vêtements mais aussi d’agir pour notre planète et ses habitant·e·s. Refuser de consommer sans réelle nécessité dans les temples de la surproduction textile et leur préférer les donneries constitue l’une des nombreuses actions de résistance individuelle que l’on peut mener contre la surconsommation textile. Nous participons par là à la valorisation de l’économie du don que nous défendons au sein de l’économie sociale et solidaire et dont le prochain numéro de Permanences critiques se fera l’écho.
Si vous souhaitez vous engager plus avant, vous pouvez rejoindre les citoyen·ne·s qui participent à ce projet, tant à Bruxelles qu’en Wallonie. Une donnerie, c’est un projet où toutes les compétences sont les bienvenues : concevoir, collecter, trier, plier, porter, monter, démonter, (s’) informer, sensibiliser, réparer, transformer… De plus en plus nombreuses et nombreux, chacun·e à sa mesure venu·e·s de tous les horizons, iels se mobilisent avec nous. Pour aller encore plus loin, rejoignez ADN, les Acteur·trice·s et Donateur·trice·s Nomades, le collectif au cœur du projet. Pour nous mobiliser, nous retrouver, venez aussi nous retrouver comme chaque année depuis 2021 à la Journée de résistance à la Fast Fashion. Organisée en partenariat avec achACT, OXFAM – Magasins du monde et le CNCD 11.11.11. Cette journée, au programme diversifié, instructive et ludique, est entièrement gratuite. Cette année, cet événement a lieu le 04 octobre à la Tour à plomb. Un moment de résistance joyeuse et didactique indispensable pour cette rentrée en demi-teinte.
L’été est un moment de ressourcement nécessaire après ces derniers mois de mobilisation et de climat anxiogène tant pour les travailleurs et travailleuses du secteur associatif que pour nos publics. Des mois pendant lesquels en tant que citoyens et citoyennes militant.es nous avons été confronté·e·s douloureusement à la violence du monde (politique) en Belgique et au niveau international. Nos équipes feront des pauses par intermittence pour reprendre des forces en vue des nombreux chantiers de la rentrée. Au sein de l’ARC, le premier semestre 2025 aura été marqué par des changements en interne : une nouvelle direction, l’arrivée ou le départ de collègues auxquelles nous souhaitons bon vent, la création d’une assemblée des travailleur·euse·s et d’une assemblée des femmes. La dynamique enclenchée par ces mouvements a débouché sur l’octroi de congés extra-légaux supplémentaires avec une toute nouvelle fermeture estivale, l’élargissement du télétravail à la quasi-totalité des travailleur·euse·s,le retour de moments de partage collectifs conviviaux, la désignation effective de notre conseiller en prévention interne et d’une nouvelle personne de confiance au sein de l’équipe, l’entame d’un travail au long cours autour de nos valeurs… La participation active des travailleur·euse·s aux réflexions et décisions sur les questions du bien-être au travail est signe de la bonne santé de notre association plus en adéquation avec ses combats mais aussi de la grande implication des équipes en son sein. Un constat s’impose à nous de manière évidente : nous ne pouvons défendre plus de justice sociale sans prendre en compte les droits et les besoins des travailleurs·euse·s en interne. Ce premier semestre a également vu l’arrivée de nouveaux et nouvelles administratrices au sein de notre conseil d’administration, que nous remercions pour leur investissement à venir auprès de notre dévouée présidente et de l’ensemble du conseil d’administration.
L’été, une fois la période des remises de rapports et demandes de subsides dépassée, c’est aussi le moment où l’on prend le temps de réfléchir sur nos actions, notre organisation, nos projets à venir. Plus que jamais, nous souhaitons être en adéquation avec les besoins essentiels des publics que nous touchons. En septembre, nous aurons l’occasion de réfléchir collectivement avec les représentant·e·s de nos antennes à nos priorités en éducation permanente. Un moment clé et une première étape pour dessiner ensemble notre stratégie pour les années à venir. En attendant de revenir plein·e·s de forces, nous vous souhaitons un bel été.
Face à la gravissime situation palestinienne, nous avons demandé à nos équipes de nous faire part en quelques mots de leur ressenti. Voici le résultat de cette collecte…

Aujourd’hui, nous sommes contraints en tant que structure associative de nous appuyer sur les réseaux sociaux mis en place par les GAFAM pour communiquer et faire connaître nos actions. Pourtant, en tant qu’association active dans le champ de l’éducation permanente et du numérique, à la fois sur le terrain et la recherche, mobilisée contre le tout numérique et l’hégémonie de la big tech, nous n’ignorons pas les nombreuses problématiques liées à ces monopoles : création d’un système de surveillance destiné à collecter des données personnelles monnayables, limitation de la concurrence, censure, biais de sélection lié aux algorithmes, manque de transparence…
En utilisant Facebook, Instagram (Meta), Twitter (devenu X après son acquisition par Elon Musk), pour notre communication externe, nous avons pleinement conscience de nos contradictions. Sur les réseaux sociaux, nous devenons un « produit » relayé ou non en fonction des algorithmes. Au sein de l’ARC, notre réflexion sur ces questions est quotidienne. Ces outils, partagés par tout le secteur restent les plus efficaces pour mobiliser et toucher nos publics qui sont en grande majorité exclusivement sur ces réseaux et peinent, comme nous, à changer d’outils.
Pourtant, il devient difficile de tergiverser : comment défendre les droits culturels, combattre le racisme, exiger le relogement des sans-chez-soi, réclamer l’équité et continuer à enrichir des plateformes numériques qui sont l’apanage du capitalisme, sont utilisées pour fragiliser les démocraties et limiter la liberté de penser ?
L’apparition sur ces réseaux de l’intelligence artificielle achève de nous convaincre qu’il est plus que temps de vous proposer de vous intéresser aux réseaux éthiques. Désormais, sur META, nos publications et autres interactions nourrissent un outil qui n’est pas sans risques notamment au regard du respect de notre vie privée. D’ici le 27 mai, nous pouvons refuser que nos interactions sur Facebook soient utilisées pour nourrir l’IA. Nous sommes résolument convaincus qu’il faut entraver le développement de celle-ci. Comme toujours, si nous ne voulons pas livrer nos données personnelles à des usages dont nous ignorons bien souvent les arcanes, c’est à nous de faire la démarche de le refuser. Nous voulons résister, ce qui n’est pas aisé. Nos équipes travaillent sur de nouveaux modules de sensibilisation et formation, et dans Permanences critiques, nous poursuivrons notre analyse des monopoles précités. En attendant, nous vous invitons à nous accompagner à la découverte des outils et plateformes numériques éthiques et transparents.
L\’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l\’homme garantit les droits culturels, notamment le droit de toute personne de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. Chacun doit pouvoir être libre de s\’exprimer notamment sous une forme artistique, libre de choisir ses pratiques culturelles, libre de ses identifications culturelles et du sens qu\’il donne à son mode de vie, et d\’en changer à son gré. Ces droits sont-ils aujourd’hui menacés au même titre que les droits fondamentaux du travailleur à la pension, au repos, au soutien en cas de perte d’emploi, … ? Aujourd’hui, rentabilité existentielle et économique deviennent intrinsèquement liées dans l’esprit et le discours d’un nombre croissant de décideurs et commentateurs. Aujourd’hui, la liberté d’expression est menacée car plus que jamais les injonctions nous pressent de prouver notre utilité.
Depuis plusieurs décennies, Action et Recherche culturelles, acteur du secteur socio-culturel en Fédération Wallonie Bruxelles, défend et promeut l’accessibilité aux droits culturels pour tous et toutes. Notre association défend également son droit à exister au sein d’un écosystème vivant, multiple, nourri par la passion, l’engagement, la créativité, la solidarité, l’analyse et le travail de terrain. Cet écosystème, c’est celui du secteur non-marchand, un secteur indispensable à l’équilibre de nos sociétés. Un secteur auprès duquel les pouvoirs publics ont délégué des missions essentielles qui touchent à tous les secteurs d’activité. Au sein de cet écosystème, le secteur de l’éducation permanente constitue une spécificité belge dont nous pouvons être fier.es. Une spécificité à chérir et préserver.
Nous considérons ce secteur comme un secteur clé, garant de la démocratie culturelle et des droits culturels. Nous considérons le développement de l’esprit critique comme une condition de la participation démocratique et un gage pour la défense de tous les droits fondamentaux (économiques, sociaux, culturels, environnementaux, civils et politiques). Nous partageons la conviction que l’éducation permanente représente le socle des politiques culturelles et nourrit les liens entre les différents secteurs.
Nous voulons faire confiance à la nouvelle Ministre présidente en charge de l’éducation permanente, pour défendre le secteur alors même qu’il demeure sous-financé. Nous voulons faire confiance mais nous devons rester vigilants. C’est pourquoi nous voulons aussi faire entendre notre voix et celles des publics auprès desquels nous agissons au quotidien dans nos ateliers et animations, nos donneries, nos permanences numériques, dans notre revue Permanences critiques et au-delà. Nous voulons que cette voix raisonne avec celles des milliers de travailleurs du secteur et de personnes impactées positivement par nos projets. C’est pourquoi nous soutenons les mouvements de grève mensuels, les rassemblements, les actions qui font entendre cette voix. C’est pourquoi à l’ARC nous poursuivons avec encore plus de conviction notre travail, nos projets, nos missions. C’est pourquoi nous espérons que notre force de conviction infusera dans les sphères qui méconnaissent nos actions et que tous les pouvoirs publics avec lesquels nous collaborons avec joie jour après jour (CPAS, communes, administrations) se feront le relais de celles-ci auprès du plus grand nombre.
Depuis plus de 30 ans, l’asbl Action et Recherche culturelles, sous ses différentes formes, s’est mobilisée pour la défense des droits culturels au sens large, à Bruxelles et en Wallonie. Active dans le secteur de l’éducation permanente, l’ARC, est restée fidèle à son engagement initial : favoriser et visibiliser les processus et démarches visant l\’analyse critique de la société, la stimulation d\’initiatives démocratiques et collectives, le développement de la citoyenneté active et l\’exercice des droits civils, politiques, sociaux, économiques, culturels et environnementaux dans une perspective d\’émancipation individuelle et collective des publics, en privilégiant la participation active des publics visés et l\’expression culturelle.
J’ai le grand bonheur de reprendre la direction de cette asbl au sein d’une équipe passionnée et passionnante, qui se nourrit de l’état du monde et de ses propres interrogations. Un collectif multiforme et organique qui s’interroge en permanence sur ses missions et les besoins de ses publics.
Dans tous ses domaines d’action, l’ARC fait indubitablement preuve d’analyse critique tout en proposant des espaces de reconnexion, à soi, à l’autre, à la société. Ces espaces sont physiques ou mentaux car notre asbl, comme son nom l’indique se déploie dans le champ de l’action et de la recherche. Nous aurons l’occasion en 2025 de faire mieux connaitre les travaux de l’équipe de chercheurs diffusés dans la revue Permanences critiques mais aussi d’interpeller le grand public et le politique dans le cadre de notre nouvelle campagne de plaidoyer inspirée par le travail de terrain des animateurs-trices socio-culturel-s. Cette année, nous vous inviterons à réfléchir avec nous sur l’économie du don, la gratuité et plus spécifiquement sur la place du vêtement, bien essentiel de première nécessité.
Dans le cadre des nombreuses activités d’éducation permanente mises en œuvre, nous sommes aussi très heureux·ses d’être partenaires du Syndicat des immenses et de DoucheFLUX dans sa lutte contre le sans chez-soirisme. C’est pourquoi nous sommes activement associés à l’Immense festival qui se déroule au mois de mars à Bruxelles. Le 19 mars, soyez donc nombreux-ses à nous retrouver à la Bellone pour une séance du 𝗥𝗲𝘁𝗵𝗶𝗻𝗸𝗶𝗻𝗴 𝗣𝗼𝘃𝗲𝗿𝘁𝘆 autour du thème \ »Les fillescibles sont-elles des TDS ?\ » avec Daan Bauwens, d\’UTSOPI. Un rendez-vous pour comprendre, rencontrer, échanger ouvert à tous et toutes pour se lier, ou se dé-lier.
Perrine LEDAN