Bannière le logo de Re-thinking poverty #1 - Cure, corps, care, crève: le "travail social palliatif" en question

Re-thinking poverty - Reprise de nos anciens Think-tank chez et avec DoucheFLUX

En collaboration avec DoucheFLUX, nous reprenons enfin le format think-tank, sous un nouveau nom et une nouvelle forme : « Re-thinking Poverty ». Nous avons donc le plaisir de clôturer l’année avec une belle première : la présence de Marc-Henry Soulet à cette rencontre, qui aura lieu le 08/12/22 chez DoucheFLUX (rue des Vétérinaires 84, Bruxelles). Encore plus participatif, le Re-thinking poverty trouvera désormais un écho dans Permanences Critiques, notre revue de recherche.
Attention les inscriptions sont obligatoires pour avoir un sandwich offert : laurent.dursel@doucheflux.be

Dans un remarquable article publié en 2007 et intitulé « La reconnaissance du travail social palliatif », Marc-Henry Soulet proposait une prospective sur la transformation du travail social à l’horizon de la décennie qui s’annonçait devant lui : avec la montée en puissance de l’État social actif qui centre le travail social sur l’activation et l’engagement des individus à participer à la société, allait se développer une autre figure du travail social qui en serait « la conséquence logique » : le travail social palliatif, destiné à ceux et celles que cette activation ne parviendrait pas à activer, à intégrer ou à « mettre en projet ».
En 2022, soit quinze ans plus tard, force est de constater une certaine justesse d’anticipation à cette prospective. On peut cependant s’interroger sur le potentiel réflexif et politique de cette situation. S’il s’impose comme absolument nécessaire, le travail social palliatif ne doit-il pas être pensé aussi comme complémentaire d’un autre travail, peut-être plus urgent et nécessaire encore, à savoir abolir le système qui organise cette impossible survie, qui impose cette existence indigne, qui refuse d’envisager, la considérant comme inéluctable, d’en finir avec l’immensité ? Peut-on sortir de l’alternative entre l’activation méliorative et l’accompagnement palliatif en lui en substituant une autre : accompagnement palliatif et ré-armement politique ?
La question de ce Re-thinking poverty sera alors la suivante : le travail social palliatif peut-il quitter sa fonction de secours à l’activation sociale, pour une fonction de soutien à l’opposition à la nécropolitique soutenue par les dispositifs de l’État social actif ?